Ne fumer pas de cannabis de synthèse!

Publié par: Fabrice Canna-Shops Dans: L'actualité cannabique Le: mercredi, août 26, 2015 Commentaire: 0 Vues: 16532
DROGUE - On l'appelle "cannabis de synthèse", "K2", "Black Mama" ou bien encore "Spice". Cette drogue illégale, censée reproduire les effets du...

 

Près d'une centaine de substances différentes de la famille des cannabinoïdes de synthèse ont été identifiées en Europe en 2014, d'après les chiffres des douanes.

 

Une drogue low-cost que l'on se procure facilement sur le Web, qui ressemble comme deux gouttes d'eau à du cannabis naturel, dont les effets sont plus puissants mais aussi beaucoup plus dévastateurs pour la santé. Aux États-Unis, les cas d'overdoses se multiplient depuis quelques années. "En France, il semble que la consommation de cannabis de synthèse reste encore marginale, mais nous manquons de chiffres pour l'affirmer", admet le Dr Laurent Karila, psychiatre addictologue et porte-parole de l'association SOS-Addictions.

 

Pour augmenter les effets de l'herbe, l'adolescente avait vaporisé des produits chimiques qui ne sont pas considérés comme stupéfiants, en tout cas pas pour l'instant. Ce faux-cannabis est donc "potentiellement licite" avait expliqué e Procureur d'Annecy Eric Maillaud. "Ce produit n'est pas encore interdit puisqu'il n'est pas classifié".

 

Le cannabis de synthèse, lui, est bien illégal en France depuis 2009. "C'est un extrait de plante (de cannabis) fabriqué de manière artificielle, avec des effets similaires à ceux du cannabis naturel quand on le fume : euphorisant, relaxant, avec une action anxiolytique", détaille le Dr Laurent Karila. Seule l'odeur n'est clairement pas la même. Un indice pour éviter de se faire avoir !

 

Hypotension grave, problèmes cardiaques, perte de conscience...

 

En 2014, près d'une centaine de substances différentes de la famille des cannabinoïdes de synthèse ont été identifiées en Europe, d'après les chiffres des douanes. "Un utilisateur ne pourra jamais savoir exactement ce qu'ils absorbent", prévient le psychiatre.

 

En cas de "bad trip", le premier réflexe est d'appeler le 15 !

Pour avoir plus d'informations, rendez-vous sur le site de l'association SOS-Addictions.

 

Vagues d'intoxications chez les adolescents

 

Indétectables via les tests de dépistage classiques parce qu'ils ne contiennent pas de THC, ces cannabis synthétiques, au moins pour certains d'entre eux, sont bien plus puissants, plus dangereux et plus addictifs que le cannabis naturel.

Hallucinations, paranoïa, agitation, comportements agressifs, troubles de la parole, détresse respiratoire, infarctus du myocarde, décès, ont été observés chez de jeunes consommateurs aux Etats-Unis, où l'augmentation du nombre des passages aux urgences, depuis cinq ans, alarme les autorités. En Europe, des décès par overdose ont été rapportés, notamment en Angleterre et aux Pays Bas.

Des effets à long terme (complications psychiatriques, perte de mémoire et dépendance) ont aussi été décrits. En l'état actuel des études américaines, la dangerosité de ces produits serait liée à une plus forte affinité pour les récepteurs cannabinoïdes CB1 et CB2 que le THC du cannabis naturel. Contrairement au cannabis naturel, les chercheurs observent que ces molécules ne contiennent pas de cannabidiol (propriétés antipsychotiques).

 

Brenda: "Je suis partie dans un délire fou"

Brenda, jeune étudiante alsacienne, n'avait jamais fumé de joint quand elle a voulu tenter l'expérience avec ses amis, en avril 2014, lors d'un voyage à Londres, organisé par leur lycée.

 

«C’était notre dernière soirée. Nous sommes allés dans le quartier de Camden Town, réputé pour la drogue. Nous sommes entrés dans une petite boutique de souvenirs et on a demandé au vendeur s’il avait quelque chose à fumer. Mes amis étaient fumeurs, moi non. Je voulais essayer. On ne savait pas qu’on achetait du cannabis de synthèse. Le vendeur nous a présenté plusieurs petits sachets assez beaux au niveau du package. Ça donnait envie d’acheter. On en a acheté un pour un peu plus de 20 livres. De retour à l’auberge de jeunesse le soir, mes amis ont commencé à fumer. Je les ai rejoints un peu plus tard. Ils avaient l’air bien. J’ai tiré à peine deux “lattes” et je suis partie aussitôt dans un délire fou.

 

"Je hurlais que j'allais mourir"

 

J’ai d'abord eu vraiment très mal à la tête, j’avais de plus en plus de mal à respirer, et j’ai fait une grosse crise de panique. Je hurlais que j’allais mourir. Je ne voyais plus correctement. Mes amis me paraissaient très loin alors qu’ils étaient très proches de moi. Je ne distinguais plus ce qu’ils me disaient. J'avais très soif et je n’arrivais pas à tenir mon verre d’eau tellement je tremblais de partout. Ensuite je me suis calmée, je me sentais bien. Puis je suis “redescendue” et j’ai eu de nouveau très peur, j’ai paniqué. J’ai vomi tout ce que j’avais dans l’estomac. Je me sentais perdue. Avant de m’endormir, j’ai dit des choses incohérentes, d'après mes amis.

Je ne garde que de vagues souvenirs, ce sont mes amis qui m’ont raconté. Je leur en ai voulu de ne pas avoir appelé les secours. C’était une expérience traumatisante dont je me suis heureusement relevée assez vite. Je pense être très sensible car j’ai très peu fumé et mes amis, eux, l'ont bien vécu. Mais si j'avais plus fumé, cela aurait pu être bien pire. Il faut alerter les jeunes. Il n’y a pas de mal à se faire plaisir, mais il faut savoir ce que l’on consomme.»

 

Vincent: “Je suis atteint de dépersonnalisation”

Vincent, musicien parisien, fumait régulièrement des joints lorsqu'en novembre 2014, alors qu'il était en panne de cannabis, un de ses amis lui a proposé d'essayer la version synthétique de cette drogue, fabriquée par ses soins, à partir d'une poudre achetée sur Internet.  

 

“Mon ami m'a conseillé ce produit qu'il avait l'habitude de fumer et me l'a vendu comme un produit similaire au cannabis, en plus fort. En fait, cela n'a rien à voir avec le cannabis. La première fois, je l'ai consommé seul et j'ai fait une attaque de panique violente où j'ai cru mourir: mon rythme cardiaque s'est emballé, je tremblais violemment jusqu'à convulser, j'avais beaucoup de mal à respirer… Très étrangement, et malgré ce trip angoissant (je pense que j'étais déjà tombé addict), j'ai retenté l'expérience, à doses minimes, avec des amis. Eux ne ressentaient rien de spécial alors que je faisais des attaques de panique. Je pense que ce produit avait déjà déclenché quelque chose au niveau de mon cerveau. J'ai mis de côté le cannabis de synthèse et j'ai fumé du cannabis naturel. A nouveau des attaques de panique. Je sais que l'on peut en faire avec le cannabis, mais ce n'était pas du tout mon cas. Ce terrain fragile est arrivé chez moi avec le cannabis de synthèse.

 

"Je me sens coupé du monde, déconnecté de mes émotions et pas dans mon corps"

 

J'ai donc abandonné toutes consommations depuis le 1er janvier de cette année. Quand j'ai compris que ce produit avait déclenché chez moi une maladie psychiatrique: la dépersonnalisation ou déréalisation. C'est une maladie très peu connue mais qui commence à prendre de l'ampleur, notamment à cause des cannabis de synthèse, réputés pour transformer une anxiété modérée en crise extrême. Etre dépersonnalisé ou déréalisé, c'est se sentir coupé du monde avec l'impression de vivre en permanence dans un rêve, déconnecté de ses propres émotions, avec la sensation que l'on n'est pas dans son corps ou bien que l'on en sort… Chez moi, c'est un état permanent. J'ai une glande en suractivité qui "coupe" la moitié de mon cerveau. Au départ, ça a été dur pour moi de comprendre que j'étais malade. Je me réfugiais dans la chaleur de mon entourage familial. Lorsque j'étais subitement pris de vertiges violents et d'une immense fatigue, je me disais que c'était dû à un dérèglement de mon oreille interne. Un test neurologique m'a permis de comprendre que c'était dû à l'anxiété. Je me suis ensuite pris en charge tout seul et j'ai pris le taureau par les cornes, grâce à mon psychiatre et à l'hôpital Saint-Anne, où je suis suivi.

 

"Le cannabis de synthèse a détruit une partie de ma vie et une partie de moi-même" 

 

Le cannabis de synthèse a détruit une partie de ma vie et une partie de moi-même. J'ai perdu ma petite amie. Mes relations sociales sont plus difficiles qu'avant. Je ne peux plus me reposer ni dormir car ça tourne beaucoup dans ma tête. Je me sens très diminué. La première épreuve de la journée, c'est de sortir du lit le matin. Ensuite, suivent toutes les autres. C'est assez infernal. J'espère que ça va s'arrêter un jour. On est un million de dépersonnalisés dans notre pays qui est en retard au niveau des traitements, même si les choses s'améliorent. Aujourd'hui, je suis malade alors que certains en fument et n'ont pas de problème. Malchance? Bien qu'il a l'air en forme, l'ami qui m'a fourni a gardé quelques séquelles. Consommer ces produits, pour moi, revient à tirer au sort une maladie dans un grand chapeau. Il faut les éviter et se méfier des cannabis hollandais et belges qui sont parfois mélangés avec des cannabis de synthèse.”

 

Source & PM

 

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